L’impact de la crise de coronavirus se fait clairement ressentir depuis plusieurs mois. De nombreuses entreprises et magasins ont dû fermer leurs portes et ont rencontré des difficultés financières. Cela s’est immédiatement fait ressentir dans la chaîne logistique. Alors que certains caristes ont vu leurs activités mises à l’arrêt, d’autres étaient débordés. Ces fluctuations soudaines de l’offre et de la demande ont un impact majeur sur la chaîne de distribution et provoquent un “effet coup de fouet”. Les conséquences logistiques ne sont donc pas à sous-estimer.
Un effet “coup de fouet” se produit lorsqu’une petite fluctuation de la demande du marché est fortement amplifiée par l’augmentation de la chaîne de distribution. Un léger ajustement de la demande chez l’utilisateur final provoque souvent une réaction excessive au niveau des différents maillons de la chaîne, qui peut à terme avoir un impact majeur sur le producteur de matières premières et donc perturber la chaîne de distribution.
Pour donner un exemple récent : la ruée des consommateurs sur le papier de toilette. En raison de cette soudaine flambée de la demande, la manutention a connu une période d’activité frénétique, les magasiniers ne sachant plus où donner de la tête. Il en a été de même pour la préparation des commandes pour la distribution en ligne, où les kilomètres parcourus par les engins de manutention ne se comptaient plus. Par contre, chariots élévateurs et transpalettes étaient pratiquement à l’arrêt dans les entrepôts de stockage de matériaux de construction.
La cause de ces perturbations n’est pas uniquement due aux fluctuations de l’offre et de la demande. En effet, le confinement et la mondialisation ont également un impact important. La mondialisation croissante signifie que les magasins et les fournisseurs achètent de plus en plus leurs stocks à des producteurs étrangers. Bien que ces produits soient souvent moins chers, cela implique également un délai de livraison plus long et donc un temps de réponse plus long. Par ailleurs, le confinement a contraint plusieurs magasins à fermer, annulant les commandes et amplifiant l’effet du “coup de fouet”.
L’impact de la crise de coronavirus sur la chaîne de distribution est significatif. Fin mai, lors du début du redémarrage, la chaîne de distribution européenne ne fonctionnait en moyenne qu’à 45% de sa capacité, tous secteurs confondus. Ceci par rapport à la deuxième semaine de mars (juste avant le lockdown en Belgique). A présent, trois mois plus tard, nous constatons que la chaîne de distribution s’est progressivement remise en marche, avec une capacité moyenne de 94%. Toutefois, l’impact et le temps de récupération varient d’un secteur à l’autre. Là où le secteur de la construction a été le plus durement touché (capacité actuelle de 64%), l’industrie alimentaire ne connaît plus aucun problème ; au contraire, le secteur fonctionne à une capacité plus élevée qu’auparavant (113%).
Heureusement, il existe quelques moyens pour vous, en tant que maillon de la chaîne de distribution, de vous armer contre cet effet. Nous les énumérons ci-dessous :
Grâce à ces conseils, chaque maillon de la chaîne de distribution peut contribuer à maintenir cet équilibre fragile. Pour l’instant, il est impossible de prévoir ce que l’avenir nous réserve. Une chose est sûre : il faudra du temps avant que la tempête ne se calme.
En entrant dans la période de confinement, beaucoup craignaient que les opportunités d’achat ne soient limitées, ce qui poussait les consommateurs à s’approvisionner en articles de première nécessité tels que le papier toilette. En conséquence, la demande de papier toilette a augmenté de manière exponentielle en quelques jours.
Pour faire face à cette augmentation, les magasins ont augmenté leurs commandes, les producteurs ont dû augmenter leur capacité de production et les conducteurs de chariots élévateurs ont travaillé dur pour livrer les commandes à temps. Le papier toilette cependant, est toujours consommé à la même vitesse. Sa consommation reste la même quel que soit le nombre de paquets restants dans votre garde-manger. Le résultat ? Les amasseurs compulsifs ont cessé d’acheter du papier hygiénique au cours des mois suivants, entraînant une chute brutale de la demande.
Si les magasins n’anticipent pas cette diminution dans le temps, ils reçoivent des commandes plus importantes tout en connaissant une demande plus faible, ce qui entraîne un surstockage dans les entrepôts. Les détaillants et les fournisseurs réagissent souvent à cette situation en diminuant leurs commandes, ce qui conduit finalement les producteurs à réduire leur capacité de production. Dès que la demande revient à la normale, les producteurs ont besoin de temps pour revenir à une capacité normale, ce qui risque d’épuiser les stocks et de perturber temporairement la chaîne de distribution.
Il semble que vous n'ayez pas encore fait de choix.